La prepa : mode d'emploi

Bonjour !
J'ai vu que Parcoursup avait ouvert cette semaine, et en repensant à cette même époque l'année dernière, je me suis dis qu'il y a pas mal de choses que j'aurais aimé savoir à l'époque... Pour me rassurer dans mes choix, et pour répondre aux nombreuses questions qui peuvent apparaître à ce moment là... Voilà donc un petit échantillon de réponses (subjectives bien sur, si d'autres prepas veulent ajouter leurs points de vue, qu'ils n'hésitent pas). Enfin, ces petites réponses s'appliquent surtout aux prepas scientifiques.

-Premièrement, la prepa, c'est quoi ?
De mon point de vue la prepa est vraiment une voie où on cherche à apprendre beaucoup, vite. Cest une formation plutôt courte (deux ans) ou on va accumuler énormément de connaissances et de méthodes. Et en général à la fin on passe des concours, qui peuvent permettre d'accéder à des écoles, où on remarque trois grands groupes : les écoles d'ingénieurs, les ENS (écoles normales supérieures), et les écoles vétérinaires pour les bcpst.

-Est-ce que c'est aussi impossible qu'on le dit ?
Non, évidemment. Les prepas ont la réputation d'être invivables, mais si c'était le cas personne ne candidaterait. Par contre il est vrai que c'est difficile, moralement d'abord, parce qu'on est souvent amené à aller relativement loin de chez soi, on perds les repères qu'on avait acquis au lycée, que ce soit les gens qu'on connaît ou même les méthodes de travail qui fonctionnent, car celles ci peuvent devenir inefficaces en prepa ( j'y reviendrais) et on a beaucoup de pression et de stress chaque semaine ; mais physiquement aussi car même si on l'évite au maximum il arrive que les nuits soient courtes et le stress peut affecter la santé. Mais malgré ces défauts, ça reste faisable, et on peut même avoir une (légère) vie sociale à côté.

-La concurrence, c'est encore présent ?
Pour ma part non. Et d' après la plupart des échos que j'ai eu d'autres prepas, la concurrence est souvent remplacée par une entraide importante entre les différents élèves (puisqu'on est dans la même situation, autant se tirer vars le haut les uns les autres).La bonne ambiance de ma classe est au contraire l'une des choses qui m'a le plus aidé au cours du premier semestre.

-On ne fait vraiment que travailler ?
On travaille beaucoup, c'est certain. Les années de prepa, je ne pense pas que ce soit les années idéales pour se donner des objectifs extérieurs qui prennent du temps, car on a peu de temps libre. Il y a toujours des choses à apprendre, des tds à faire, des khôlles ou des ds à réviser. Mais il est, à mon goût, important de se garder un moment de calme, un moment dans la semaine où on souffle un grand coup, on se vide la tête et ensuite on reprends. Sans ce moment j'aurais eu du mal à tenir quelques semaines.

-les khôlles, ça se passe comment ? Et les DS ?

Les khôlles sont des interrogations orales d'en moyenne une heure, deux fois par semaine. On a un programme de khôlle (une liste des sujets sur lesquels on peut tomber, ou au moins des chapitres concernés), et on doit parfaitement connaître son cours pour réussir sa khôlle. Pour les bcpst (je pense que c'est la même chose pour d'autres filières scientifiques) les khôlles de physique-chimie et de maths sont composés de une question de cours (on doit reexpliquer une notion du cours, on apprends à faire les profs en quelques sortes) puis deux exercices à difficulté variable. Pour la biologie/géologie et l'anglais c'est plus complexe, si certaines personnes sont intéressées qu'elles n'hésitent pas à me demander plus de renseignements. Enfin, les kholleurs (profs avec qui tu fais tes khôlles) sont des profs enseignant ou non dans ton lycée, et avec qui tu ne feras (en général) que une ou deux khôlle dans l'année, donc tu peux t'entraîner avec différents types de personnes face à toi, ce qui est pratique car tu ne sais pas sur quel type de personne tu tomberas aux concours.

Les DS se déroulent pendant 3 à 5h, en général le samedi matin, en condition "examen"... En gros c'est comme une épreuve de bac blanc, mais toutes les semaines, et on change de matière chaque semaine.

-Est-ce que ça vaut le coup de candidater en prepa même si je pense avoir peu de chances ?
Bien sur. Parcoursup permets un nombre assez important de vœux, n'hésitez pas. Si vous êtes acceptés en prepa, vous avez potentiellement le niveau, et après le lycée les compteurs sont en partie remis à 0, dans ma classe ce ne sont pas forcément ceux qui ont eu une mention très bien qui réussissent le mieux.

-Justement, c'est quoi la différence avec le lycée au niveau de l'apprentissage ?

Au lycée, on peut réussir si on a bien compris le cours et si on l'a plutôt bien appris. En prepa il faut connaître le cours par cœur, le comprendre parfaitement, et être capable de comprendre d'autres notions qui pourraient s'ajouter pendant l'exercice, et qu'on a jamais vu auparavant. En début d'année l'un de mes profs nous a dit "si vous connaissez parfaitement votre cours, vous aurez 10". Alors 10 c'est déjà pas mal, mais ça ne suffit pas forcément, il faut donc vraiment travailler sa compréhension et savoir s'adapter aux imprévus. C'est pourquoi en général les méthodes de travail des élèves changent, même si parfois ça peut sembler difficile au début de sortir de sa zone de confort.

-Pour moi, est-ce que ça vaut le coup ?
Je ne suis qu'au premier semestre, mais pour moi le résultat vaut largement les sacrifices nécessaires. On passe deux ou trois ans à énormément travailler, mais finalement on peut accéder à des écoles super intéressantes, et on a apprit énormément de choses. Ce n'est probablement pas la façon la plus confortable d'apprendre, mais c'est efficace et quand un sujet nous intéresse vraiment et qu'on l'aborde en cours on peut en sortir avec des étoiles pleins les yeux. Et si jamais on sent que la prepa ce n'est pas fait pour soi, un élève en classe préparatoire est aussi inscrit en fac, par sécurité.

Voilà, j'espère que ça pourra en rassurer certains, en éclairer d'autres... Si jamais vous avez d'autres questions n'hésitez surtout pas !

"La Poque"


-question bonus, mais qui en inquiétait plus d'un l'année dernière : l'intégration, c'est du bizutage ?
Pour moi, ça n'a clairement pas été le cas, et pour plusieurs autres amis non plus. L'intégration était plutôt un moment sympathique où on apprenait à se connaître dans la filière, sans aucune tension et aucun jeu dangereux. Mais la meilleure façon de savoir, c'est de directement demander à quelqu'un qui est dans la filière que vous visez... En général ça rassure.